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Université Paris-Saclay, laboratoire et moteur pour l’enseignement supérieur

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Concilier enseignement d’excellence et formation de masse – ou, si l’on préfère, sélectivité et accès ouvert à un public large : tel est sans doute, depuis des décennies, le défi majeur auquel est confronté notre enseignement supérieur. Il est consubstantiel, notamment, au système « dual » français, avec ses universités et ses grandes écoles – même si ces deux familles ne sont pas si différentes qu’on le croit parfois : l’excellence est très présente à l’université, et les grandes écoles sont loin d’être étrangères aux préoccupations d’ouverture au plus grand nombre et de diversité sociale.

Ce défi d’envergure, les 14 universités, grandes écoles et organismes de recherche engagés dans le projet « Université Paris-Saclay », l’un des deux ensembles dont la création a été actée par le président de la République le 25 octobre dernier, entendent le relever. Pour cela, ils entendent mettre sur pied un modèle original – le « modèle cible d’Université Paris-Saclay », dont ils ont présenté les grandes lignes il y a quelques jours.Quelles en sont principales caractéristiques ? D’un côté, une université « intensive en recherche », capable de figurer dans les 20 premières mondiales. Une simulation récente classerait dès maintenant l’UPS, compte tenu de son potentiel actuel de recherche (5.400 doctorants, des équipements et laboratoires de pointe…), entre la 16ème et la 20ème place du classement de Shanghai. « UPS porte un potentiel exceptionnel, estime Gilles Bloch, son président. Notre ambition est de rendre ce potentiel encre plus lisible, pour attirer des étudiants et des chercheurs de haut niveau. »

De l’autre, un premier cycle « rénové et exigeant », reposant pour l’essentiel sur des licences « sélectives », qui recruteront « avec des exigences particulières » sur la qualité du travail. Ces licences, capables d’attirer les meilleurs étudiants (y compris à l’international) seront regroupées dans une structure originale, baptisée « Ecole universitaire de premier cycle Paris-Saclay » (EU1CPS). Les étudiants y bénéficieront d’un accompagnement personnalisé et d’une pédagogie innovante, visant à permettre « la réussite du plus grand nombre ». Une offre de formation aux niveaux master et doctorat sera également portée par l’UPS. « Nous voulons mieux accompagner les étudiants, confirme Sylvie Retailleau, présidente de l’université Paris-Sud. Ce que nous essayons de créer, c’est un nouveau modèle pour l’enseignement supérieur du premier cycle universitaire. »

Pour atteindre cette double ambition, le nouvel ensemble s’appuiera sur une gouvernance « agile » et « équilibrée », combinant subsidiarité, mutualisation, et maintien des identités des différentes composantes. Dans un premier temps, UPS bénéficiera d’un statut d’EPSCT (Etablissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel) à titre dérogatoire, bénéficiant ainsi d’une large autonomie – avec des composantes issues de l’université et des grandes écoles. Chacune d’elles pourra ainsi bénéficier des atouts et de l’expérience des autres. Le nouvel établissement « Université Paris-Saclay » sera créé au 1er janvier 2020, l’actuelle Comue subsistant jusqu’à afin 2019, et la transformation progressive devrait s’étaler jusqu’en 2030 environ.

Côté ressources, pour « améliorer l’ordinaire » (les dotations traditionnelles et les frais de scolarité), les responsables d’UPS peuvent tabler sur la prochaine vague des Idex, mais aussi sur les économies réalisées en améliorant considérablement le taux de réussite en licence, ainsi que sur les fruits d’une coopération renforcée avec les entreprises sur le plateau de Saclay. Peut-être aussi sur des droits de scolarité « différenciés » payés par les étudiants internationaux…

Pour élaborer leur projet, les responsables d’UPS sont partis d’un constat : celui de la « mutation fondamentale » de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui se caractérise par « une compétition internationale plus intense, une demande sociale plus explicite d’une recherche prenant en compte les grands enjeux socio-économiques, et une population étudiante plus mobile et en attente de parcours de formation plus individualisés ». Face à ces changements, le système français leur paraît « peu adapté ». « La référence internationale qui s’impose est celle de l’université humaniste, généraliste et omni-disciplinaire, creuset de la connaissance, de la réflexion et de l’esprit critique, adossée à un cluster d’entreprises innovantes. Avec un équilibre entre trois grandes missions : recherche, formation et service à la société, notamment par le soutien à l’innovation et la prise en compte des enjeux sociétaux », peut-on lire dans le document de présentation.

« Désormais, nous sommes sortis de l’ambiguïté. En quelques semaines, le projet UPS a retrouvé dynamisme et enthousiasme », souligne en tout cas Jean-Louis Martin, directeur de l’Institut d’optique Graduate School (IOGS). On peut imaginer qu’il en est de même du côté de « NewUni », l’autre pôle bâti autour de Polytechnique et Télécom. La décision de séparer en deux le projet initial de Saclay était sans doute la bonne : alors que le dossier de Saclay paraissait à l’arrêt, englué dans les querelles de chapelles, la séparation semble avoir donné un nouvel élan aux deux parties.

Deux remarques, au passage. D’abord, on peut pronostiquer, pour la suite, une émulation forte entre les deux ensembles d’Université Paris-Saclay et de NewUni. Pour autant, en dépit de quelques tensions, les liens ne sont pas rompus. Et les coopérations devraient se poursuivre.

Autre point : la décision d’HEC, qui devrait intervenir prochainement, de rejoindre l’un ou l’autre des deux ensembles pèsera lourd. En termes d’image et d’attractivité. Il se murmure cependant qu’HEC ne souhaite pas forcément choisir, et voudrait conserver des liens étroits et des collaborations des deux côtés. Mais l’école a noué des relations fortes avec Polytechnique – notamment autour de l’entrepreneuriat…

Hervé Biausser, directeur de CentraleSupélec.

Ce modèle en construction, s’il réussit, peut en tout cas avoir un effet d’entraînement pour l’ensemble de l’enseignement supérieur français. Et, à terme, en changer radicalement le visage. Comme le dit Hervé Biausser, directeur de CentraleSupélec : « Il faut donner des signes de bonne santé de l’enseignement supérieur. 60 % d’échec en licence, c’est insupportable. Nous ne sommes plus dans une logique de pouvoir et de territoire : notre ambition est de créer de la valeur au service des étudiants. » Université Paris-Saclay peut envoyer une série de signaux forts : que l’échec en licence n’est pas une fatalité ; que l’université peut être synonyme d’excellence ; que grandes écoles et universités sont capables de travailler ensemble efficacement – et avec les entreprises. C’est dire si l’enjeu est de taille.


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